L’OR BLEU
La bataille de l’eau

Chaque minute, cinq personnes meurent dans le monde parce qu’elles n’ont pas accès à l’eau potable ! *
Un soleil de plomb, une soif que l’on pense ne jamais pouvoir étancher. Cette marche qui semble durer des mois, alors qu’elle a commencé quelques heures plus tôt. Pas une source d’eau à l’horizon. Le temps paraît s’étirer sans fin.
Un commerce, une fontaine, une rencontre et l’espoir prend corps. Puis vient la gorgée d’eau fraîche et rassérénante. Les gouttes semblent couler à grands flots dans une tranchée que l’on pensait stérile. De l’or bleu irriguant une terre aride. Une scène de la vie quotidienne que l’on pourrait situer à Dubaï, aux États-Unis, au Japon, en Russie, en Espagne, en France ou en Suisse… Que l’on pourrait décrire dans n’importe quel pays où l’homme n’a pas à lutter pour satisfaire sa soif.
Ressource naturelle essentielle à la vie, l’eau vient à manquer sur une planète que l’on sait bleue. Si elle est composée à 70 % d’eau, la Terre n’offre que 2.5 % d’eau douce et consommable, dont seulement 0.7 % est accessible en surface. Cette quantité dérisoire à l’échelle planétaire est suffisante pour satisfaire les besoins des espèces. Mais l’accès à cette ressource vitale est lui si inégal qu’elle ne peut que faire l’objet de conflits.
Le 28 juillet 2010, une résolution de l’ONU a fait de l’eau potable un droit humain inaliénable : « Le droit à l’eau garantit à chaque être humain de disposer pour son usage personnel et domestique d’une eau abordable et saine, en quantité suffisante, de qualité acceptable et accessible ».
De 2000 à 2015, 1.6 milliard de personnes ont vu leur accès à l’eau facilité et 1.2 milliard ont été raccordées à l’eau potable. Mais la tâche reste immense et les enjeux cruciaux : 11 % de la population mondiale n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Reconnue au patrimoine commun de l’humanité au même titre que l’air, l’eau est la ressource-clé de notre survie.
Mais encore combien de temps coulera-t-elle à flots ? En effet, nombreux sont déjà les pays qui en manquent cruellement, et si nous ne changeons rien à nos pratiques actuelles, 50% de la population mondiale pourrait en être privée dès 2030 !
*Extrait partiel d’un article du National Geographic, mai 2017